Nombreux et souvent isolés: les proches de personnes souffrant de dépendance

En Suisse, plus d’un demi-million de personnes sont touchées par les problèmes d’alcool affectant des membres de leur noyau familial. En incluant les parents plus éloignés et l’entourage, elles sont quelque 2,2 millions à être concernées. En dépit de ce fardeau lourd à porter, seule une minorité d’entre elles cherche un soutien. Addiction Suisse entend changer les choses à cet égard.

Les problèmes d’addiction se répercutent toujours sur l’entourage proche. En général, les membres du noyau familial sont particulièrement exposés aux conséquences négatives d’une consommation problématique. Relations perturbées, craintes pour la personne dépendante et la cohésion familiale, problèmes de cohabitation – telles sont quelques-unes des nombreuses difficultés auxquelles ils doivent faire face et qui se traduisent souvent par des angoisses, des insomnies ou des états dépressifs.

Comme le montre une enquête représentative réalisée en Suisse en 2013, quelque cinq cent mille personnes sont affectées par les problèmes d’alcool au sein du cercle familial proche (parents, frères ou sœurs, enfants, partenaires). Près d’un tiers de la population totale – soit environ 2,2 millions d’individus en Suisse – connaît au moins une personne présentant des problèmes de dépendance à l’alcool dans son entourage, c.-à-d. dans sa famille, parmi ses connaissances ou sur son lieu de travail. Environ 970 000 personnes connaissent dans leur entourage quelqu’un souffrant de problèmes de drogue et qui, dans plus des trois quarts des cas, présente également un problème d’alcool.

«L’ampleur de la problématique a été jusqu’à présent totalement sous-estimée», a déclaré Simon Marmet, chercheur chez Addiction Suisse et co-auteur d’un rapport sur les problèmes d’alcool et de drogue dans l’entourage proche. L’étude a été réalisée sur mandat de l’Office de la santé publique dans le cadre du Monitorage suisse des addictions.

Rares sont les personnes cherchant une aide professionnelle
De nombreuses organisations cantonales d’aide aux personnes souffrant d’addictions proposent un soutien anonyme et gratuit. Bien qu’un très grand nombre de personnes soit touché par des problèmes d’alcool dans leur entourage et qu’un cinquième de celles interrogées perçoivent ce fardeau comme lourd (voire très lourd), seule une minorité d’à peine 4% a recours à une aide spécialisée – et ceci souvent à un stade très tardif.

Les études ont maintes fois prouvé qu’une aide professionnelle ou des groupes d’entraide ont des effets bénéfiques. «Nous voulons donc inciter les proches à mieux profiter de ces offres», a expliqué Irene Abderhalden, directrice d’Addiction Suisse. L’aide proposée vise tout d’abord à conforter les proches dans leur propre bien-être. Par ailleurs, les proches peuvent encourager le membre malade de la famille à lutter contre sa dépendance, tout en jouant un rôle important dans le traitement.

Addiction Suisse renforce le soutien aux proches
Addiction Suisse s’engage à ce que davantage de proches découvrent et utilisent la large palette d’offres cantonales de soutien proposées par les centres de conseil ou les groupes d’entraide. A travers un travail de relations publiques, un nouveau projet soutenu par le Programme national alcool vise à mieux faire comprendre la situation difficile des proches et à les inciter à demander de l’aide.

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