Munie de l’autorisation paternelle obligatoire, Marie Heim-Vögtlin a débuté ses études de médecine à l’Université de Zurich à 23 ans. Première Suissesse à entamer ce cursus, elle a obtenu son diplôme fédéral en 1873. Une année plus tard, elle ouvrait son propre cabinet de gynécologie.
Même après la naissance de ses deux enfants, Marie Heim-Vögtlin n’a jamais songé à abandonner son métier. Au contraire, elle voulait prouver à son entourage que ses obligations de maman et de ménagère ne nuisaient nullement à son engagement professionnel. Sa remise en cause radicale du rôle traditionnel de la femme a suscité un tollé d’indignation en Suisse.
La société d’antan était convaincue que les femmes n’avaient pas la force physique pour réussir des études universitaires. Cette pionnière ne faisait partie d’aucun mouvement féministe. C’est une motivation purement personnelle qui l’a poussée à lutter pour son droit aux études et à un métier passionnant. Par la suite, son combat a permis à des générations entières de femmes d’accéder plus facilement aux études et à une vie professionnelle. Aujourd’hui, une bourse accordée par le Fonds national suisse porte son nom. Elle est octroyée à des chercheuses dont la carrière a été ralentie pour cause de responsabilités familiales.
Source: B. Jakob. Revue en ligne de l’Université de Berne (16.11.2007).
