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Des nutriments pour notre santé

Appelée également nutrithérapie, la médecine orthomoléculaire insiste sur l’individualité chimique de chacun et traite chaque patient en cas unique, dont les besoins doivent être connus et personnalisés. Le terme «orthomoléculaire» (du grec «ortho» = juste) se rapporte au choix dans de justes proportions, des molécules qui conviennent à notre organisme. Lorsque nos besoins nutritionnels ne sont pas couverts, les carences s’installent et finissent inévitablement par déclencher des troubles de santé.

Le minimum et l’optimum

On sait que les carences en certaines vitamines sont la cause de maladies très graves: le scorbut pour la vitamine C, le béribéri pour la vitamine B1, la pellagre pour la vitamine B3, etc. Lorsque ces vitamines furent découvertes, la dose minimale qu’il faut absorber pour ne pas être carencé fut définie. Des dizaines d’années plus tard, on raisonne encore trop souvent en ces termes de «minimum». En réalité, notre organisme a besoin d’une quantité «optimum pour rester en bonne santé, car les vitamines n’interviennent pas uniquement pour éviter l’apparition de telle ou telle autre maladie, mais participent aussi à toutes les fonctions de notre corps. Quand on dit que l’alimentation moderne fournit suffisamment de vitamines ainsi que de minéraux et oligoéléments, il s’agit de cette quantité minimum et il est vrai que le scorbut et le béribéri ont disparu des sociétés occidentales. Mais les exemples nous démontrant une population dans un état de santé loin d’être optimal ne manquent pas.»

Les cabinets médicaux sont pris d’assaut par des personnes se plaignant de fatigue chronique, refroidissements à répétition, nervosité, troubles digestifs, etc. Quant aux «grandes» maladies (problèmes cardio-vasculaires, rhumatismes, cancers), elles touchent de plus en plus d’individus et surtout… ce qui est beaucoup plus inquiétant  des individus toujours plus jeunes. De multiples facteurs entrent en jeu: la pollution, le tabac, le stress, la sédentarité (qui modifient d’ailleurs nos besoins nutritionnels) et l’alimentation elle-même. Dans les pays industrialisés, cette dernière est quantitativement suffisante ou même trop copieuse, mais qualitativement insuffisante. Nous sommes suralimentés, mais mal nourris. La méconnaissance des substances aussi célèbres que les grandes vitamines s’aggrave dans les cas d’autres nutriments, tout aussi importants pour l’entretien de notre santé: minéraux, oligoéléments, acides gras, etc.

Les «grandes» maladies de notre époque

Les maladies cardiovasculaires représentent le premier facteur de mortalité dans les pays occidentaux. Parmi leurs causes, figurent le tabac, l’excès d’alcool, sel, sucre, graisses saturées et cholestérol.

Lors d’angine de poitrine, des suppléments de vitamines E et B3, pourvues tant l’une que l’autre d’un pouvoir vasodilatateur, s’avèrent très bénéfiques. De surcroît, la vitamine E diminue les besoins en oxygène des tissus (dont le cœur) et lutte contre la formation des redoutables caillots dans les vaisseaux sanguins. De par son action anticoagulante, cette vitamine est aussi très indiquée dans le post-traitement de l’infarctus, au même titre que les acides gras polyinsaturés oméga-3, notamment l’EPA.

Le magnésium, quant à lui, est le minéral le plus concentré dans le cœur et participe à son maintien en bonne santé. Un apport correct de ce minéral et un supplément lors de besoin accru (stress, pratique intensive d’un sport, consommation abusive d’alcool, etc.) protègent efficacement le muscle cardiaque et préviennent les arythmies.

Tout comme les fibres, les acides gras polyinsaturés, la vitamine B3 et le chrome, le magnésium est également un puissant facteur hypocholestérolémiant.

En ce qui concerne la prévention et la thérapie d’appoint des affections rhumatismales, elles reposent sur les éléments suivants :

  • les substances antioxydantes (les vitamines A, C et E, le sélénium et le zinc), qui ralentissent le phénomène d’usure des articulations
  • le calcium, le silicium, le manganèse et le soufre, qui participent à la synthèse du cartilage articulaire
  • les acides gras polyinsaturés, notamment l’acide gammalinolénique (dont les huiles de bourrache, pépins de cassis et onagre constituent les meilleures sources) et l’EPA (dont les huiles de chair de poisson sont gorgées), ainsi que les vitamines B (surtout la B3, la B5 et la B6), qui combattent les processus inflammatoires.

Tout comme l’arthrose, l’artériosclérose et la cataracte, le cancer peut être assimilé à une maladie de dégénérescence oxydative.

Les substances antioxydantes citées ci-dessus jouent par conséquent un rôle certain dans la prévention et la thérapie d’appoint de ce fléau de notre époque.

Des nutriments comme médicaments

Prévention de l’ostéoporose (calcium, vitamine D) et l’allergie au soleil (vitamine B3, calcium, bêtacarotène), troubles de l’humeur et du sommeil (vitamines B, calcium, magnésium), chute des cheveux (vitamine B5 et biotine, inositol), fragilité capillaire (vitamines C et P), difficultés de cicatrisation (vitamines C, A et B5, zinc), sécheresse oculaire (vitamine A)… A chaque problème, la médecine orthomoléculaire propose une solution nutritionnelle.

La nutrithérapie ne remplace certes pas la médecine traditionnelle, mais la complète et la soutient. Son rôle dans le domaine de la prévention est encore largement sous-estimé. La correction des erreurs alimentaires et la prescription de suppléments adaptés sont en mesure de réduire de façon spectaculaire les coûts de la santé.

Rita Ducret-Costa
Pharmacienne diplômée de l’Université de Bologne, nutritionniste et homéopathe.

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